Impossible d'évoquer le Arslan d'Amano sans toucher deux mots de l'adaptation animée qui, bien avant celle que nous connaissons tous, avait donné du mouvement au jeune prince de Parse. Et avec quel talent !

Entre la réalisation expérimentale de Mamoru Hamatsu (épisodes 1, 2, 5 et 6 - les 3 et 4 étant très conventionnels), l'animation exceptionnelle (c'est peu de le dire) du studio Kadokawa (le géant de l'époque, qui éblouissait pareillement avec The Five Star Stories, The Weathering Continent ou les films de Silent Möbius - tous chaudement recommandés aux amateurs de belles choses, et tous sortis chez nous - , avant d'être accusé de blanchir de l'argent sale), les musiques touchées par la grâce de Norihiro Tsuru et le design de Sachiko Kamimura (City Hunter), tout concourt à y installer une atmosphère à part, magique, feutrée, et à donner naissance à une œuvre majeure (bien que méconnue) de l'animation japonaise.
On regrettera juste que Yoshitaka Amano n'ait pas été directement associé à ce projet, mais qu'importe, au fond, puisque l'animé porte son empreinte à chaque plan, chaque minute, que ce soit au niveau des drapés, des armures, des détails ou tout simplement des visages, qui évoquent son style tout en restant personnels (Kamimura s'appliquant à rendre justice au travail du peintre sans pour autant renoncer à son propre trait).
Si le chara-design évolue énormément d'un épisode à l'autre (et cela fait partie intégrante du charme de la série), on retrouve toujours le pinceau d'Amano entre les lignes, dans les yeux en amande, dans les silhouettes androgynes, dans les cheveux au vent, parfois énormément (épisode 1) et parfois beaucoup moins (épisode 3 et 4), mais toujours avec grâce.

Un vrai régal.
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