Ten Nights of Dreams



Le fan aguerri n'aura pas manqué de voir et revoir 1001 Nights, magnifique moyen-métrage musical de Mike Smith (Futurama, ...) qui, en 1998, donnait vie à l'imaginaire orientalisant d'Amano le temps d'un conte onirique et sensuel mis en notes par le grand David Newman (Frankenweenie, ...).

Croire que l'artiste s'en serait tenu là et qu'il aurait ensuite porté ses ambitions vers des sujets plus "substantiels" serait mal le connaître. En témoigne le long métrage expérimental intitulé Yume Jû-ya (Ten Nights of Dreams), sorti en 2006, qui relève un pari osé : adapter un recueil de nouvelles surréalistes signées Natsume Soseki. A l'image de l'ouvrage, le film se divise en dix parties, chacune confiée à un (ou deux) réalisateurs différents.

C'est ainsi que Yoshitaka Amano se retrouve au générique du septième segment, aux côtés de Masaaki Kawahara. L'histoire d'un marin vêtu de sombre, embarqué sur un navire baroque dont il ne sait rien, entouré d'inconnus aux visages masqués, embarqués pour un voyage sans retour dans des eaux ténébreuses.

Un magnifique segment de dix petites (trop petites !) minutes, sublimé par une 3D perfectionnant la technique déjà utilisée pour 1001 Nights, dans un univers graphique mesmérisant à mi-chemin entre Tenshi no Tamago et Vampire Hunter D, avec une touche de Fantascope sorti la même année.






Autant dire qu'à elle seule, l'oeuvre justifie le visionnage du film entier, dont les autres parties ne déméritent pas : l'ensemble compose un patchwork exceptionnel d'historiettes déjantées, sombres ou poétiques, pour un OVNI cinéphilique dans les règles de l'art.

Seul bémol cependant : il existe une version anglaise, mais uniquement en Zone 1 (USA), difficile à trouver à un prix décent. Reste la version japonaise, compatibles avec nos platines DVD... mais dépourvue de sous-titres (à quelques inexplicables exceptions près). Une chance pour les spectateurs occidentaux : ce septième segment est presque intégralement doublé en anglais (une version japonaise existe cependant dans les bonus du DVD).

Un choix providentiel pour les gaijins que nous sommes, et aussi atypique que le film à proprement parler.

 

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