Heroic Fantasy toujours, mais à l'occidentale, le temps d'un retour fascinant aux oeuvres de Michael Moorcock, dont le célèbre Elric a (on l'a vu) marqué la carrière d'Amano au fer rouge (celui, à n'en pas douter, de son épée runique buveuse d'âmes).
Sans cette rencontre artistique improbable et pluriculturelle, qui sait si le peintre aurait jamais porté son trait vers ces figures androgynes, livides, au regard perdu dans la brume, qui sont devenus sa marque de fabrique (ou peu s'en faut) ?
Il serait cependant réducteur de se borner à évoquer le fameux guerrier albinos, qui n'est qu'un "champion éternel" parmi d'autres dans l'oeuvre de l'écrivain britannique. Corum, Hawkmoon, Erekosë sont autant d'autres noms illustres dans le domaine de l'épopée fantastique, autant de personnages légendaires dont Amano a façonné les traits à sa manière, en son temps, avec tant d'élégance que le lectorat anglophone ne s'y est pas trompé.
Fait rare dans le domaine de l'édition, les illustrations de la version japonaise ont en effet tant plu aux occidentaux qu'elles ont été reprises au moment des rééditions en version originale, permettant au jeune artiste de poser un premier pied hors du pays du soleil levant et d'entrer dans la cour des grands par la porte de l'imaginaire.
(Cette dernière illustration aura par ailleurs servi de base à la future carte de Tarot The Chariot)
Moorcock lui-même s'avouera conquis par son travail au point d'en devenir fan, littéralement, et de collectionner ses artbooks, le qualifiant de "maître" et de "génie" avec lequel il aurait voulu pouvoir travailler directement.
Il faut dire que les univers tantôt baroques, tantôt surréalistes d'Amano ne pouvaient que s'accorder à ceux du créateur des Danseurs de la Fin des Temps.
A noter également que l'artiste a illustré au Japon les trois tomes du (plus confidentiel) Cycle du Guerrier de Mars (Kane of Old Mars), du même auteur - lesquels n'ont malheureusement jamais été publiés outre-Manche :
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