Lupin the Third

 

Vous le connaissez tous, sous un nom ou un autre, pour des questions de droits d'auteur : certains d'entre vous l'appellent Vidocq, d'autres Edgar de la Cambriole, d'autres encore Lupin the Third (son titre légitime japonais).

Aussi prompt à ravir les cœurs qu'à délester les riches de leurs trésors, ce dandy sans scrupules né en 1967 sous la plume du mangaka Monkey Punch n'est pas près de prendre sa retraite, à voir à quel rythme effréné se succèdent ses exploits crapuleux (le dernier film en date est sorti au Japon en mai 2019).

Toujours plus audacieux, toujours plus gouailleur, toujours plus bondissant, il ne cesse de rajeunir à chaque nouveau film ou nouvelle série d'OAVs (allant même récemment jusqu'à défier un certain Détective Conan, que l'on ne présente plus).

Il paraît loin, l'univers onirique et raffiné de Yoshitaka Amano - et pourtant ! Le peintre et le cambrioleur ont bien failli se rencontrer, au début des années 80, à l'occasion de la réalisation du 3ème long métrage inspiré de la licence.  
 
Miyazaki lui ayant précédemment dédié une de ses plus mémorables aventures (le Château de Cagliostro, que l'on ne présente plus non plus), c'est au génial Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Sky Crawlers, ...) qu'il revient de prendre le relais... Or depuis son entrée à la Tatsunoko en 1977, l'artiste n'a qu'une hâte : pouvoir travailler avec Amano sur un film d'animation. 
 
Aussi les deux hommes commencent-ils à poser ensemble les bases d'un film qui, malheureusement, ne verra jamais le jour - car jugé trop avant-gardiste pour les producteurs de l'époque, à juste titre. En effet, Lupin n'était pas censé apparaître du tout dans son propre long métrage, ou bien tenter de voler le fossile d'un ange alors qu'un mystérieux architecte chercherait à construire une Tour de Babel en plein Tokyo - avant de se suicider sans raison apparente (idée qu'il reprendra d'ailleurs pour son premier Patlabor).

Le film fut donc confié aux vétérans Seijun Suzuki et Shingetsugu Yoshida, et sorti en 1985 sous le titre Gold of Babylon. Il ne garde du projet originel que quelques éléments scénaristiques, mais sans en conserver la substantifique moelle...
 
 
Oshii et Amano, eux, ne se laissèrent pas décourager par cette éviction (prévisible), et se lancèrent à cœur perdu dans un autre projet d'envergure, Tenshi no Tamago, dans lequel ils recycleraient quelques-unes des idées prévues pour leur Lupin.

Faut-il y voir un mal pour un bien ?

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