Shinzo Ningen Casshern





Au cours de ses quinze années passées à travailler pour la Tatsunoko, au début de sa carrière, Amano a l'opportunité de travailler en tant qu'animateur et designer sur bon nombre de séries japonaises appelées à devenir "cultes", véritables creuset de super-héros à la nippone - entre le sentaï à la Bioman et les comics US, tout de collants vêtus.

Des séries destinées à un public pré-adolescent, et plutôt masculin, qui ont si positivement marqué les esprits qu'elles ont désormais intégré l'inconscient collectif japonais - au même titre que Tintin ou Astérix ont intégré le nôtre.

Parmi celles-ci, nous avons déjà pu évoquer Gatchaman, connu chez nous sous le titre "Bataille des Planètes", mais ce n'était jamais que le haut d'un iceberg peuplé de guerriers masqués et de robots géants - dont ce fameux Casshern que nous évoquerons ce soir.




Inédite en France, cette série télévisée de 1973 raconte la lutte de l'androïde Casshern, son chien Friender et son amie Luna contre les armées de créatures mécanoïdes du sinistre Buraiking Boss, déterminées à éradiquer l'espèce humaine pour préserver la Terre de la pollution et de l'anéantissement. Un combat fratricide, entre la machine douée d'une âme humaine, et celle qui s'est affranchi de ses chaînes électroniques, mené tambour battant tout au long des 35 épisodes qui composent la série.



Outre Yoshitaka Amano, on trouve au générique de nombreux grands noms du monde de l'animation : aux musiques, Shunsuke Kikuchi (Goldorak, Dr Slump, Dragon Ball, Dragon Ball Z), Yoshiyuki Tomino à la réalisation (Gundam), Masami Suda à l'animation (Hokuto no Ken), la crème des vétérans est à l'affiche, dans la fleur de l'âge.



Le résultat est au diapason : Casshern (ou Casshan, selon les versions) passe à la postérité, au point de connaître ultérieurement plusieurs reboots et réécritures dans l'air du temps.

Outre la présence du personnage dans de nombreuses parodies (ainsi que dans le jeu Tatsunoko versus Capcom sur Wii), on compte trois déclinaisons animées (toutes sorties en DVD en France), faisant la part belle tantôt à son caractère héroïque, tantôt au tragique de sa condition, mais systématiquement à l'élégance dont il fait preuve sur le champ de bataille :









 - Une série d'OAV en 4 épisodes datant de 1993. Datée dans l'animation et le propos, mais servie par un character design sublime signé Tomonori Kogawa, qui en remontrerait à bien des productions actuelles.



- Un film live de Kazuaki Kiriya, sorti en 2004. Sublime, profond, violent, ardu, visuellement éprouvant et souvent maladroit, il réinvente le personnage en lui donnant une épaisseur nouvelle, dans un long, très long métrage beaucoup plus cérébral et difficile d'accès qu'il n'en à l'air (trailer à voir absolument : https://www.youtube.com/watch?v=1xeis94QNB0 ).





- Casshern Sins, une série télévisée réalisée par une partie (la meilleure) du staff de Saint Seiya, sortie en 2008 et que certains d'entre vous ont sûrement pu découvrir sur Game One en fin de soirée. Une nouvelle réinvention, encore plus sombre, encore plus torturée, encore plus esthétique, encore plus dépressive, pour un animé atypique à la fois, lent, lourd et déchirant.





Bien qu'Amano n'ait pas participé à ces productions ultérieures, force est de constater que les deux plus récentes ne se contentent pas d'être des produits de divertissement et s'inscrivent dans le champ de l'Art, chacune à leur manière, faisant ainsi honneur à la création du Maître.

C'est dire la popularité du personnage, autant que son ambiguïté - et sans doute Casshern n'a-t-il pas fini de virevolter sur les petits et grands écrans. Mikami n'en a-t-il pas fait la principale source d'inspiration de son Vanquish sur PS3 ?



 

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