Robotech - Genesis Climber Mospeada




En 1985, l'Amérique toute entière retient son souffle : les yeux remplis d'étoiles, ses téléspectateurs découvrent un dessin animé qui changera pour longtemps leur paysage audiovisuel : Robotech, saga de space opera assemblée par le producteur multicasquettes Carl Macek à partir de trois séries japonaises différentes, à la demande de la société de diffusion Harmony Gold (condition sine qua non pour pouvoir prétendre à une diffusion en semaine, impossible à l'époque à moins de 65 épisodes).

Macek associe donc Super Dimension Fortress Macross (1982, 36 épisodes), Super Dimension Cavalry Southern Cross (1984, 23 épisodes) et Genesis Climber Mospeada (1983, 25 épisodes) pour contourner ce problème logistique, les transformant respectivement en Robotech première, deuxième et troisième génération, leur inventant une chronologie commune et réécrivant leurs backgrounds de manière à les faire coïncider. Contre toute attente, le succès est total.



Le public tombe amoureux de cette histoire d'invasions extra-terrestres repoussés par les pouvoirs conjoints de la musique et de l'amour (ainsi que pas mal de roquettes entre les deux, quand même), à tel point que la série devient presque un trésor national. Après avoir eu droit à ses bandes dessinées, son jeu de rôle, ses propres spin-off animés américano-japonais, elle s'apprête d'ailleurs à connaître sa première adaptation en film live sous la houlette du réalisateur Andy Muschietti (qui a récemment signé la nouvelle version du « ça » de Stephen King, dont la suite est actuellement projetée dans nos salles obscures).


De Robotech, en France, nous nous souvenons surtout de la première partie, pour ses robots transformables aux formes élancées (en opposition à l'aspect massif des Gundam qui dominaient le marché à l'époque), son ambiance cool à la Top Gun, ses combats spatiaux stroboscopiques, son chara-design sophistiqué signé Haruhiko Mikimoto et son héroïne, Lynn Minmei, debout sur le pont d'un vaisseau spatial gigantesque, chantant pour les héros et les victimes de guerre (sans oublier le générique, que nous serons sans doute nombreux à pouvoir chanter de mémoire).



On se rappelle moins de la troisième partie, Genesis Climber Mospeada (Robotech : The New Generation), malgré ses exosquelettes métamorphosables en motos du futur (le rêve de tout petit garçon qui se respecte) et son mecha design plus agressif (mais aussi plus racé)...

Et pourtant !

Non content d'y retrouver Yoshitaka Amano aux designs, on peut y voir son trait entamer l'évolution qu'on lui connaît : si la plupart de ses personnages portent encore l'empreinte européanisante de ses précédents travaux pour la Tatsunoko, certains se distinguent avantageusement en adoptant l'apparence androgyne, les traits fins, les yeux en amandes qui deviendront plus tard l'une de ses marques de fabrique. A l'image, notamment, du pilote émérite (et chanteur à ses heures) Lance Belmont (Yellow Belmont, en version originale), qui préfigure déjà le physique évanescent d'un certain Vampire Hunter D (dont le peintre commencera à illustrer les aventures l'année-même de la diffusion de Mospeada, ce n'est pas un hasard)...




Un personnage hautement charismatique dont on devine qu'il a sa préférence (à en juger par cette tendance qu'il a à lui accorder la vedette dans ses illustrations), et qu'il retrouvera brièvement en 2004 à l'occasion de la sortie de Robotech Invasion sur Playstation 2 et XBox, conçu comme un prequel à la troisième génération de l'animé.



Car il se trouve que dans le sillage du jeu vidéo, l'éditeur Wildstorm publie un comics éponyme en cinq parties, dont Amano est invité à réaliser les deux premières couvertures, pour un résultat que l'on imagine sans peine.




 

De quoi donner envie de céder à la nostalgie et de repartir avec Stick Barnard à la chasse aux Inbits, pour leur reprendre la Terre qu'ils ont envahie - parce que ça ne se fait pas, bon sang, ce genre de choses, entre espèces civilisées !





Bonus :

Settings, L/O et Gengas


















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