Chikyû Monogatari Telepath 2500

 

Nous sommes en 1984.

Pour son premier long-métrage original, la Tatsunoko frappe fort en confiant à Yoshitaka Amano le chara-design de Chikyû Monogatari Telepath 2500 (également connu sous les titres anglophones Earth Story Telepath 2500 et Tale of the Earth, bien qu'il ne se soit jamais exporté hors du japon). 

Exclusivement destinée aux salles obscures, cette superproduction SF gros budget d'1h45 se distingue des autres productions de l'époque par sa volonté de rompre avec les codes graphiques et scénaristiques japonais, dans l'intention assumée de proposer une œuvre à l'occidentale, dans la mouvance des Maîtres du Temps de René Laloux (sorti deux ans plus tôt), dont on sent l'influence sur le fond comme la forme (leurs deux bad guys sont presque des frères jumeaux).


Pour échapper au carcan d'une société faussement idyllique, où l'amour est imposé par un super-ordinateur, un jeune homme de dix-huit ans s'envole à l'autre bout de la galaxie pour répondre à un mystérieux signal de détresse télépathique. Il ignore encore qu'il s'apprête à rencontrer celle dont il rêvait sans le savoir, ni quel prix leur passion va coûter à ses compagnons de voyage.




Dès la lecture du pitch, les dés sont jets : tous les codes de l'imaginaire pulp sont réunis avec bonheur. Rebondissements en pagaille, destinations spatiales exotiques, méchants patibulaires, romance inter-espèces (et trans-dimensionnelle !), fusillades au laser, morts violentes et demoiselles en détresse, dénudées jusqu'au vertige...

C'est tout un pan de la culture américaine des années 50 qui s'anime sous la houlette du réalisateur Shigeyuki Yamane, sur un scénario de Yoshimi Shinozaki (L'Île au Trésor, Claire et Tipoune, ...) et une musique d'Hiroshi Osagawara (Mospaeda, Basilisk, Gu-Gu Gamno, …). 






Kitsch, le résultat l'est sans nulle doute, mais dans le bon sens du terme.

Sensualité de corps longilignes, personnages hauts en couleur, ambiance psychédélique, imagination en roue libre : le film porte l'empreinte de son époque – et s'il est loin d'avoir aussi bien vieilli que son illustre modèle (rappelons qu'aujourd'hui encore, les Maîtres du Temps reste un chef d’œuvre du genre, que tout amateur d'animation se doit d'avoir vu au moins une fois), son visionnage reste chaudement recommandé, avec beaucoup d'indulgence et en le replaçant dans son contexte...





Qu'on soit sensible ou non à ce type de récits d'un autre temps, difficile de ne pas tomber sous le charme de Flora et de ne pas vouloir partir à sa rescousse...





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Bonus :


Pochette du soundtrack (format vinyle, forcément) :



La version VHD (Vidéo Haute Densité)

 




Settings  originaux

























Enfin, détour obligatoire par la bande annonce des Maîtres du Temps :



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