Il fallait bien que comme bon nombre de ses camarades artistes, par les temps qui courent, Yoshitaka Amano en vienne aux NFTs, ce format numérique très controversé qui permet la vente d’œuvres digitales dans des conditions similaires à celle de leurs consœurs physiques (tarification comprise, est-il besoin de le préciser ?), qu'il s'agisse d'originaux ou de lithographies.
Un cap que le peintre a passé cette année en s'investissant dans pas moins de deux projets parallèles en lien avec cette toute jeune technologie :
- Le premier, très pop, initié dès 2022 en partenariat avec les sociétés spécialisées Twin Planet (IP Agency) et Astar Network (Public Blockchain), ainsi que la Kikka Gallery, sera décliné en plusieurs étapes majeures, vraisemblablement sur plusieurs années : après une première salve de vente lors du Shibuya Art Festival de 2022, ses fameuses Candy Girls devraient bénéficier de modélisation 3D et d'un accompagnement musical qui leur permettra à court terme d'intégrer des événements fashion japonais.
Après quoi sortira un récit illustré, tandis que les parties prenantes de l'entreprise metttront en œuvre leurs savoir-faire pour brouiller les frontières entre réel et digital. Ce qui devrait conduire à la création de webtoons, ainsi qu'à la mise en chantier d'une comédie musicale virtuelle qui, après une tournée au Japon, devrait s'exporter dans le monde entier. Avec pour mots d'ordres généraux : couleur et légèreté.
- Le second projet, plus mystérieux, ne sera dévoilé qu'au début de l'année à venir.
Intitulé Zielchain, il entraînera le public dans un univers techno-sf créé par le peintre en personne, que de nombreux partenaires devraient développer chacun dans leur domaine suivant ses directives. Un univers pas si éloigné du nôtre, finalement, puisque après une catastrophe écologique de son fait, l'être humain n'y aurait survécu qu'en téléchargeant son âme sur le net, au sein duquel il chercherait à recréer un semblant de civilisation. Un projet multiforme exploitant à 100% son support informatique, dont l'ambition unique dépasse l'entendement du maître, de son propre aveu, tant il serait riche de potentialités nouvelles. Autant dire qu'on piaffe d'impatience.
Deux initiatives qui ne s'adresseront qu'aux amateurs les plus fortunés et les moins hostiles à ce procédé, peut-être, mais qui méritent d'être suivies avec intérêt par le grand public, en cela qu'elles témoignent à nouveau de la volonté de l'artiste d'évoluer dans ses pratiques en tenant compte des codes et des usages de la société actuelle, plutôt que de rester sur des acquis d'un autre temps. Mieux encore : loin de se contenter d'une simple exploitation commerçante de ces nouveaux médias, il tente d'intégrer leur nature profonde au sein même de sa démarche créative, par laquelle ils acquièrent une dimension supérieure.
Espérons donc qu'il saura donner la pleine mesure de ces nouvelles idées, et nous réserve encore de belles surprises dans sa planche à dessins ou sur ses disques durs.
Stay tuned !
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