Dans le cadre d'un programme de publication 2025 faisant la part belle aux super héros Marvel version manga, l'éditeur Panini vient d'annoncer pour mai une nouvelle édition française du roman « le Rédempteur » (the Redeemer), écrit par le géant Greg Rucka et mis en images par Yoshitaka Amano.
Un récit hard boiled initialement publié aux Etats-Unis en trois parties courant 2002, puis deux ans plus tard chez nous sous forme de one shot (déjà chez Panini), avec en tête d'affiche le tandem Elektra-Wolverine, deux des personnages borderlines parmi les plus aimés des fans. Lesquels vont être amenés à s'affronter et s'épauler tout au long de ces quelques 208 pages afin de protéger une jeune mutante dont la tête est mise à prix.
Pas de conflit cosmique ou d'affrontements de surhommes en collants ici, on reste dans le thriller d'action à la Jason Bourne : si vous vouliez voir le mutant griffu dans son beau costume jaune et noir, passez votre chemin, Logan restera en civil d'un bout à l'autre de l'aventure. Le ton est donné : c'est sale, c'est sombre, c'est poisseux, c'est violent.
On pourra déplorer que la partie texte soit aussi anecdotique, sans être désagréable (l'intrigue reste classique, et le style d'écriture relativement médiocre, dépourvu de toute dimension littéraire, au point qu'on se demande s'il ne s'agit pas du synopsis d'un projet BD rapidement remanié), mais la partie graphique compense largement ce manque d'ambition littéraire, justifiant à elle seule l'investissement (pour le fan d'Amano, a minima), ancrée qu'elle est dans un registre brutal, moderne et viscéral dont l'artiste japonais n'est que peu coutumier. Wolverine s'y trouve plus trapu, et Elektra plus longiligne que jamais. La belle et la bête, en somme.
Contrairement à la précédente édition, l'ouvrage sera publié en version softcover, mais conservera son format très légèrement supérieur au A4, avec une traduction complète assurée par la tristement célèbre Geneviève Coulomb, laquelle livre pour le coup une prestation lisse, sans génie mais honorable, loin de la gouaille artificielle des « Audiarismes » qui lui ont valu la détestation des fans (qui l'ont par conséquent échappé belle sur ce coup-là, et ceux d'Amano également).
Outre le visuel de la couverture, légèrement différente de l'ancienne version (il s'agit de celle utilisée pour l'intégrale en V.O.), l'ouvrage propose une galerie d'illustration inédite, ainsi qu'une interview de Greg Rucka (toutes deux absentes de la précédente édition). Pas sûr que cela suffira à justifier que les vieux de la vieille repassent à la caisse, d'autant que la qualité du papier s'avère très discutable (bien que correcte), mais les autres auraient tort de se priver.
Du Amano en librairie en France, ce n'est pas si souvent.
Quant au tarif, il est légèrement inférieur à celui de 2004 (19,99 euros, contre 25 euros il y a vingt ans). L'effet softcover + papier de qualité inférieure, sans doute, mais l'effort de prix reste appréciable, surtout compte tenu des vagues d'inflations successives qui séparent temporellement ces deux éditions...
A vos porte-monnaies, donc.




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