Tenshi no Tamago, les origines secrètes de Bloodborne ?



On sait l'importance capitale du jeu vidéo dans la carrière du Maître. S'il n'a jamais été gamer lui-même, il a contribué à façonner quelques-uns des univers les plus populaires et les plus fascinants de l'histoire du média - directement, bien sûr, mais aussi indirectement, comme en témoigne une étrange théorie qui circule sur la toile depuis deux ans.

Car si rien n'a été confirmé depuis, aux yeux de nombreux internautes, le doute n'est pas permis : Hidetaka Miyazaki, le petit génie de chez From Software, se serait fortement inspiré du film Tenshi no Tamago (l'Oeuf de l'Ange) pour créer ses propres chefs d'oeuvres, bien connus des joueurs adeptes de challenge relevé et de background macabres - Dark Souls et Bloodborne (lequel lorgne également sur Ten Nights of Dreams, le look du personnage principal ne trompe pas).

Et si le parallèle peut sembler tiré par les cheveux de prime abord, force est de constater que plus on le mûrit et plus il paraît pertinent.


Évidemment, il y a d'abord Filianore et son oeuf brisé, sacrifiée sur l'autel du bien commun (Dark Souls III - The Ringed City).
 


Évidemment, il y a aussi Bloodborne et sa cité gothique, sa forêt de cauchemar dont les arbres sont tordus comme des griffes sépulcrales, ses rues labyrinthiques toutes en alcôves, idoles estropiées, escaliers en colimaçons, éclairés par des réverbères fantomatiques.




Il y a ce chasseur dont on ne sait rien (lui-même a oublié qui il était avant le Rêve), errant comme au hasard à la recherche d'une issue qui n'existe pas, et qui trouve un semblant de réconfort auprès d'une poupée dont les traits mélancoliques ressemblent à ceux de la fillette du film - telle qu'elle serait si elle avait grandi. 


Il y a ces pêcheurs sans visage qui harponnent au hasard les ombres sur les façades. Il y a cette aventure le temps d'une nuit, qui commencent dans le flamboiement du soleil couchant et qui s'achève dans la grisaille du petit matin.


Mais surtout il y a ce silence, ce vide omniprésent, cette narration qui joue la carte de la suggestion, du mystère, sans jamais rien expliciter de ses enjeux ou de son cadre. Les objets alentours sont chargés d'une histoire qu'ils ne livrent pas, ou à peine, laissant le soin au joueur comme au spectateur de reconstituer le puzzle, sans leur donner plus que des pistes - cryptiques, souvent, dans un monde quasi-muet ou bien malin serait celui qui pourrait dire qui est bon ou mauvais, dans l'ombre de dieux anciens dont il ne reste plus que des coquilles.


De quoi donner envie de replonger manette en main dans ces titres exigeants, inoubliables, à l'affut des moindres détails qui pourraient confirmer ces hypothèses - et de revoir le film (pas moins exigeant, pas moins inoubliable) dans la foulée.

Ne serait-ce que pour entendre à nouveau, murmuré du bout des lèvres :

"Welcome back, good hunter".

Et quelques tons plus bas, chuchoté du bout des lèvres :

"Anata wa dare ?"

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