Table Fantasy



Au plus fort des années 90, la mode des jeux de rôles sur table bat son plein au Pays du Soleil Levant. Séduits par ces univers fantastiques venus d'occident (aussi exotiques à leurs yeux qu'on put l'être pour nous les mangas à la même époque), nombreux sont les jeunes japonais qui consacrent leur temps libre à Donjons & Dragons, Shadowrun, Stormbringer, Torg et autres titres emblématiques de l'époque (dont ils revoient parfois l'iconographie à la nippone), quand ils n'imaginent pas leurs propres systèmes de jeu et leurs propres backgrounds.

Dans ce contexte créatif en ébullition, le musicien Takeshi Hasegawa et le groupe Albatross (jusqu'ici spécialisés dans les musiques d'ambiance et de relaxation) sortent une série de quatre concept albums intitulés sobrement Table Fantasy et destinés à devenir les compagnons indispensables de tout Maître du Jeu :

- in a CASTLE

- in a TOWN

- FIGHTING

- on a JOURNEY




Mêlant harmonieusement diverses sources d'inspirations occidentales (grands thèmes de la musique classique, Mike Oldfield, ...) et japonaises (soundtracks de J-RPG, Final Fantasy en tête), l'idée est de proposer des morceaux adaptés à toutes les situations auxquelles pourraient être confrontés les aventuriers de salon, en les regroupant intelligemment en quatre thématiques distinctes : l'exploration de château, les villages, le voyage et les combats, allant jusqu'à proposer quelques pistes de bruitages en complément (clameurs sur le marché, incantations, ...).




Et si ces compositions de 1993 ont forcément un peu vieilli depuis (par leur utilisation du synthé, notamment), elles n'en restent pas moins agréables à l'écoute, jamais véritablement mémorables (elles sont pensées comme toile de fond, de manière à ne pas prendre le pas sur la narration), mais jamais véritablement kitsch non plus.



Compte tenu de sa contribution aux univers Sword World (l'AD&D nippon) et Final Fantasy, Yoshitaka Amano s'imposa vite comme l'artiste idéal pour construire de toutes pièces une identité visuelle à l'ensemble, pour lequel il réalisera huit illustrations inédites empreintes de son sens du mystère et du lyrisme épique.


Soit huit bonnes raisons de se replonger dans le grand bain de cette lointaine année 1993 et de se laisser emporter avec ses dragons, ses chimères, son insouciance placée sous le signe d'un imaginaire sans limites et sans frontières, le temps d'une écoute, ou d'une partie, ou plus si affinités.
 

Commentaires