Avec Yoshitaka Amano, un crowdfunding chasse l'autre, le fan n'a même plus le temps de ranger sa CB qu'il doit déjà la ressortir, ce sont les banquiers qui ne sont pas à la fête.
Car à peine celui de Vampire Hunter D : Message From Mars bouclé avec succès (445205 dollars récoltés, pour un objectif de 30000), c'est un projet de musée virtuel qui vient d'être mis en ligne, proposant aux heureux possesseurs d'équipement VR PC/mobile (pas de PS VR, malheureusement, et encore moins de Nintendo Labo) de (re)découvrir une centaine d'oeuvres de l'artiste "comme s'ils y étaient"... et même mieux que ça, en réalité, puisque certaines d'entre elles seront traitées en 3D, que ce soit de manière partielle (toiles en relief) ou totale (statues en CGI). Le tout, répartis en cinq salles d'exposition thématiques (voire davantage, selon les crédits débloqués en fin de campagne) : Capsule Temporelle, Crépuscule, Shojo, Vampire Hunter D, ainsi, bien sûr, que Final Fantasy.
Initiative conjointe du studio japonais 4Cast, du studio chinois NPG et du studio taïwanais BOMBDING, sous la supervision du Maître en personne, la campagne propose aux contributeurs de se porter acquéreur d'un ticket d'entrée illimité (palier à partir de 37 euros, accompagné d'un artbook numérique et d'un set de 6 wallpapers pour PC et smartphone - trois illustrations connues accompagnées de leurs recréations en 3D). Car il ne s'agira malheureusement pas d'un programme qu'il sera possible d'installer en local, mais bien d'un service en streaming, auquel l'utilisateur accèdera via Steam ou l'Apple Store, selon les cas de figure.
Configurations minimales requises :
Casque VR :
1.0 version : Oculus / HTC Vive
2.0 version : Oculus / HTC Vive / Valve
Téléphone :
iOS : 12 or later
Android : 10.0 or later
Ordinateur :
CPU Intel i5-9400F
GPU GeForce GTX 1060
RAM 16GB (8Gx2)
DDR4 Disk Space
M.2PCI 512G SSD
Différents paliers bonus sont évidemment disponibles pour ceux qui ne sauraient s'en contenter, et qui voudraient se porter acquéreur des goodies exclusifs à la campagne. Car le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y en a pour tous les goûts : cartes postales, stickers, cartes en réalité augmentée, tee-shirt, hoodie, tote-bag, puzzle et même des artbooks (Think like Amano) des posters (Water Warrior, représentant le couple Tidus-Yuna de Final Fantasy X) et des art print signés par l'artiste.
Il sera également possible d'ajouter l'une ou l'autre de ces marchandises (hors les goodies dédicacés) au moment du pledge manager final, moyennant quelques dizaines d'euros supplémentaires.
Un internaute, un seul, aura même l'opportunité de recevoir la totale et de partir passer deux jours au Japon tous frais payés, où il pourra côtoyer son idole le temps d'une séance de live drawing qu'on lui promet inoubliable... moyennant la coquette somme de 9244 euros (quand même !).
C'est d'ailleurs le nerf de la guerre de cette campagne, et son (seul) relatif point faible : l'argent. S'ils restent dans la fourchette du raisonnable, les tarifs proposés pourront paraître relativement élevés comparés à ce qui se pratique habituellement lors de telles initiatives (16 euros le set de stickers ou de cartes postales, 45 euros le tote-bag, 50 euros le tee-shirt, 137 euros pour avoir son nom sur la page des crédits...), tablant vraisemblablement sur la notoriété de l'auteur et sur l'exclusivité kickstarter pour gonfler les prix, sans excès mais de façon relativement dissuasive (cela n'engage que nous).
De même, les paliers de récompense bonus manquent souvent
d'envergure (un Amano virtuel pour faire la visite guidée, parfait. Mais
la possibilité de laisser des likes ou des commentaires ? Vraiment ?), compte tenu des
sommes élevées auxquels ils correspondent. On aurait apprécié, sans
doute, une approche plus passionnée et moins axée sur le merchandising, avec des objectifs
financièrement moins ambitieux, et des contenus qui le seraient
davantage.
Est-ce une raison pour bouder son plaisir ?
En aucun cas.
Le projet est original, de qualité, en accord total avec la philosophie de l'artiste et son goût de l'expérimentation, d'autant que les quelques aperçus proposés à titre d'exemple sont tout ce qu'il y a de plus prometteurs. Le travail de transposition semble titanesque (certaines oeuvres ont nécessité plus de 200 heures de travail !), d'une fidélité exemplaire, véritable tour de force à part entière ; si bien que les "visiteurs" du futur musée en prendront à coup sûr plein les yeux et pour longtemps.
Car quiconque a déjà fait l'expérience de la VR sait qu'il s'agit d'une technologie parfaite pour ce type d'initiative, et que le résultat sera visuellement à couper le souffle.
Rien d'étonnant alors à ce que l'objectif premier (9105 euros) ait
été atteint en un claquement de doigts, totalisant déjà près de 41000 euros, alors qu'il
reste encore 25 jours au compteur et autant d'occasions de craquer sans
discuter.
Ce que, bien sûr, nous ne saurions trop vous conseiller de faire à votre tour.
Ouverture du musée prévue en mai.
Les goodies physiques, eux, seront expédiés courant juillet.
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