Le Comte de Monte Cristo ( Gankutsu -岩窟王 ) - Alexandre Dumas



Au nombre des premiers travaux d'Amano en tant qu'illustrateur freelance, on compte une des grandes œuvres de la littérature française, qui a traversé les siècles et les modes sans perdre de sa superbe : un sombre récit d'aventure, de machination et de vengeance dans lequel Edmond Dantès, emprisonné injustement pendant 14 ans, s'échappe de son cachot et décide de se faire justice sous le nom de Comte de Monte Cristo (qui est également le titre de l'ouvrage, signé de la plume d'Alexandre Dumas, papa des Trois Mousquetaires - ici traduit par Kozo Sakakibara).

 

 

 
Rien d'étonnant à ce que le peintre ait été choisi pour prêter son trait à ce personnage ambigu autant qu'emblématique, aussi exotique aux yeux des lecteurs japonais qu'ont put l'être aux nôtres les mangas dans les années 90 : nous sommes en 1982, l'artiste débute dans le métier, il vient tout juste de quitter la Tatsunoko, son style est très marqué par ses influences occidentales (à l'instar des grands noms de l'époque, l'approche étant alors très à la mode), notamment celle de Frazetta qu'il revendique ouvertement - mais non sans conserver toutefois une part de son ADN culturel et de sa personnalité.

 

 

 Quelle meilleure passerelle pour relier ces univers radicalement différents que les 11 illustrations couleurs, et 27 noir et blanc émaillant cet ouvrage pour en souligner les temps forts ? 

 

 


 

Et si aucun artbook n'en a réuni l'intégralité depuis, on trouvera néanmoins l'artwork de couverture ainsi qu'une illustration intérieure reproduits en médaillon dans les pages "other works" de son Maten

 


 

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Pour prolonger, les afficionados du roman avides d'expériences artistiques hors normes seront bien inspirés, si ce n'est déjà fait, de visionner la série d'animation Gankutsuou, sortie en 2004 des ateliers du studio Gonzo, sous la houlette de Mahiro Maeda (lequel a également écrit et dessinés les trois remarquables tomes du manga), et traduite en français chez All the Anime ; car si Amano n'a participé au projet ni de près, ni de loin, on ne pourra pas s'empêcher de trouver au personnage du Comte et à sa base secrète comme un petit air de famille. 

 


Sans parler du soin apporté à l'aspect esthétique de l’œuvre, exceptionnelle, qui lui aura valu d'être diffusée au musée Alexandre Dumas (initiative transversale que le maître lui-même n'aurait pas renié).

 

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