Sachiko Kamimura

Adepte des hors sujets en tous genres, nous vous proposerons de découvrir sous cette étiquette d'autres artistes talentueux qui ont tous été influencés (de près ou de loin) par l'oeuvre d'Amano, et qui peuvent être en quelque sorte considérés comme ses héritiers spirituels, chacun à leur manière et pour des raisons différentes.

Après avoir brièvement évoqué le plus jeune fils de l'auteur et la tentative ratée d'un Tenshi no Tamago à l'Australienne, impossible de ne pas parler de Sachiko Kamimura, animatrice de profession travaillant pour le compte du studio Sunrise, et à qui l'on doit notamment le character-design de City Hunter (séries et films).

C'est en 1991, lorsqu'elle doit adapter les romans d'Arslan pour le compte de la Kadokawa qu'elle "rencontre" artistiquement le style si particulier d'Amano, qu'elle s'efforce d'intégrer à son propre trait afin de lui rendre justice sans se renier.

 

En résulte des illustrations hybrides, élégantes, particulièrement réussies, qui font la part belle aux personnages androgynes et aux yeux en amandes ; et bien qu'elles ne puissent jamais rivaliser avec la technique ou le génie de la composition du peintre (nous sommes ici dans de l'illustration d'animé "classique"), elles ne manquent ni de charisme, ni d'éclat. Ses travaux sur celluloids, notamment, donnent à ces personnages une dimension unique, inédite (Amano n'utilisant pas ce type de support).

Le style de celui-ci la marque au point que lorsqu'on lui demande, 3 ans plus tard, d'illustrer la jaquette et le livret d'un (très bon) J-RPG sur Super Famicom intitulé Brain Lord et produit par Enix, c'est tout naturellement qu'elle revient à ses "Arslanismes", au point qu'on jurerait voir le prince de Parse sur la jaquette.

Aussi l'achat de son artbook est-il chaudement recommandé - et sans doute que par le passé, au détour d'une conventions, certains ont pu croire qu'il s'agissait d'un ouvrage plus confidentiel du maître.

Depuis, elle est revenue à un travail plus "alimentaire" et a dû revenir à un style plus générique, convenant davantage aux adaptations dont elle a été en charge - à commencer par plusieurs remakes des oeuvres de Tezuka (Tetsuwan Atom, Blackjack).