1001 Nights - 千夜一夜物語 - Senya Ichiya Monogatari

 

Si tous nos chemins mènent à Rome, ainsi que le veut le dicton, ceux du Maître sont plus tortueux puisqu'ils le ramènent immanquablement à l'Orient des Mille et Unes Nuits, ses princesses et ses djinns, ses épices et ses voiles et ses fées impudiques. 

 

 

 

Après l'avoir conduit à illustrer les nombreux tomes de l'édition japonaise, ainsi que l'album pour enfants Aladdin to Mahou no Lamp, ses pas le ramènent à cet univers en 1998 pour les besoins du moyen métrage 1001 Nights (les deux 00 accolés formant opportunément le signe de l'infini), réalisé à son initiative par l'américain Mike Smith et renouant avec son grand projet de récit onirico-musical animé, qu'il avait en tête depuis Mateki et qui était initialement destiné à inaugurer une série d’œuvres "Filmharmonic".

 

 

24 minutes de pur ravissement visuel (qui n'ont pas pris une ride, à l'instar de Tenshi no Tamago), durant lesquelles le spectateur (un brin voyeur) suit les pérégrinations surnaturelles d'une jeune princesse (aventures, dira-t-on plutôt, tant l'érotisme est ici explicite, dans le sillage du Belladona of Sadness de Eiichi Yamamoto...), hantée par des rêves où monstres et prétendants cherchent à prendre leur place dans sa couche. 

 Au programme : des foulards, des émois, des étreintes, des minarets, et une fuite éperdue sur un tapis volant, alternant entre CGI d'époque (au rendu toujours honorable, même en 2023) et animation traditionnelle sur papier. 

 


 
Une œuvre sulfureuse mais magique, dans tous les sens du terme, dont l'absence de textes dialogués laisse la part belle à l'accompagnement musical symphonique de David Newman (la Guerre des Roses, Matilda, Anastasia, Frankenweenie, Galaxy Quest, Serenity), composé au plus près des images à l'écran et interprété en live par Esa-Pekka Salonen, lors des quatre uniques projections du film.

De quoi rêver à notre tour d'une projection sur grand écran ou en ciné-concert, ou au moins d'une sortie en Bluray sous nos latitudes, ce ne serait que justice : nous avons été privé d'Oeuf de l'Ange, il ne manquerait plus que nous soyons aussi privés de 1001 Nights..

  

Las, les éditeurs français étant ce qu'ils sont, sans doute nous faudra-t-il nous contenter de la version nippone, rendue plus accessible par l'absence de dialogues, une fois les quelques lignes d'introduction (en anglais) passées.

Par chance, en la matière, on n'aura que l'embarras du choix, car qui dit programme de qualité, dit éditions idoines : outre le DVD simple, au packaging déjà sublime, sur lequel on trouve en bonus un making of (en japonais, mâtiné d'un peu d'anglais dans les interviews) et le trailer, il existe en effet deux collectors, à savoir :


  • Un kit de presse dans une boîte cartonnée format vinyle, incluant un livret, le DVD du film ainsi qu'un Vidéo CD de matériel promotionnel intitulé 1001 Nights Museum, et divisé en quatre parties (Film Gallery, CG works, Materials I, Materials II).

     


    Photos : JPN_items

     

     



     

     

  • Un coffret VHS incluant deux K7 vidéo (l'une pour le film, l'autre pour les bonus) réunies dans un coffret plastique transparent du plus bel effet (puisqu'y est imprimé un dessin d'Amano), accompagné d'une vingtaine d'artworks cartonnés, permettant de modifier à l'envie le visuel principal dudit coffret. Daté, mais superbe. 

     

     

     

     

     

    Côté artbook, les amateurs de beaux livres ne seront pas en reste puisqu'il pourront retrouver l'univers du film au fil de deux ouvrages complémentaires :

     

    - Le premier, très (trop ! Beaucoup trop !) petit format (il faut avoir des yeux bioniques pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur), reprend l'intégralité du récit de façon chronologique, captures d'écran à l'appui. 

     

     

     

     

     

    - Le second, format A4, intitulé Budouhime, regroupe de façon plus classique les illustrations d'Amano réalisées pour le film et inspirées par lui.

     



    De quoi prolonger le rêve quelques heures avant le dur retour à la réalité.

    Une œuvre unique en son genre, à voir absolument, que l'on soit ou non fan du peintre, tant son intérêt artistique et culturel dépasse le cadre de la seule japanimation.



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