Amano ayant créativement touché à tout (ou pas loin) dans sa prime jeunesse, il semblait impensable qu'il ne soit pas lui aussi laissé emporter par la déferlante doujin durant la phase de transition qui a suivi son départ de la Tatsunoko, alors qu'il commençait à percer dans le milieu en tant qu'illustrateur. Expérience brève, encore, mais toujours aussi riche, dont rendent compte aujourd'hui les deux numéros de Tenchan Sawagi.
Avant les trois Mono
(dernière incursion de l'auteur en date dans ce domaine, dont nous
reparlerons ultérieurement), ce fanzine tiré à compte d'auteur
témoigne du foisonnement artistique dans lequel baignait le peintre
à l'époque, voire dont il était le pivot central.
Priceless : un aperçu de l'atelier du maître à l'époque
Car si son travail est bel et bien au cœur de ces productions artisanales (sous forme d'illustrations, d'interviews, de présentations des ouvrages auxquels il contribue ou d'aperçus de son atelier), les projecteurs sont également braqués sur son cercle d'amis de plume, qui l'y pastichent ou lui rendent hommage par l'intermédiaire de courts mangas et de fanarts réinterprétant son œuvre à leur sauce.
Tuto : apprendre à dessiner le chapeau de D
Article de présentation sur Arslan Senki
Article de présentation sur Vampire Hunter D
Article de présentation sur Chimera
Vampire Hunter D, Amon Saga, Elric, Guin Saga, Tenshi no Tamago, tous ses grands succès de l'époque passent à la moulinette du détournement amical (dont un match de foot mémorable façon Captain Tsubasa entre le héros de Chimera et les deux protagonistes de Tenshi no Tamago), sous les plumes de dizaines d'artistes dont Ayato Fumizuki (Love Story ga Tsudzurenai, Fura wa Room, ...) et Melhenmaker (Crescent Moon, Modern Horror Times, ...)
Le tout, agrémenté de quelques documents de travail et making-of particulièrement éclairants (dont une interview inédite d'Hidetaka Kikuchi, l'auteur de Vampire Hunter D et A Wind named Amnesia).
Article et illustrations de présentation sur Stormbringer
On y découvre notamment les prémices du futur Mateki, déjà, ou du film book de Tenshi no Tamago (bientôt en français chez Black Box), à quelques mois de la sortie du film, ainsi que Jaker, un projet de manga qui n'aura jamais abouti (dont Nomu recyclera certaines idées quelques années plus tard, et auquel nous consacrerons un futur article)
Une vraie mine d'or, pour celles et ceux qui souhaitent s'immerger dans l'univers Amano des années 80 : un imaginaire sans limites, convivial et décomplexé, où la part belle est faite à la dérision et à la camaraderie.
D'assez austère à sa sortie en
1985 (68 p., impression photocopie A4 de basse qualité, noir et blanc, broché), la publication devient plus classieuse pour son numéro 2,
publié 4 ans plus tard (96 p., format A5, broché, couverture couleur
inédite, impression laser) mais on sent
que déjà, le maître a moins de temps libre à y consacrer, de
sorte que ce sont les auteurs invités qui s'y taillent la part du
lion, avec une jubilation communicative. Après quoi chacun a-t-il
repris son chemin en solitaire, pour le résultat que l'on sait.
Deux pièces initialement vendues
quelques euros à peine, mais dorénavant très recherchées ;
d’autant plus qu'il devient ardu (pour ne pas dire coûteux !) de
s'en procurer un exemplaire en bon état (comptez 80 euros en
moyenne).
Mais l'enjeu en vaut la chandelle pour qui s'intéresse à la carrière du peintre autant qu'à ses illustrations.
*
Bonus :
Quelques illustrations supplémentaires méconnues :
Si vous suivez assidument ce blog, vous devriez pouvoir reconnaître la plupart de ces personnages...
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